1-Que pense autrui ? et oui, je ne sais pas ce que pense autrui ... (et eventuellement, si je ne sais pas ce que pense autrui, [comme j'en ai l'experience quotidienne], est-ce que je peux croire que je sais ce que je pense ? Pourquoi, comment aurais-je plus conscience de moi que d'autrui ? si je connais autrui par le langage, qu'est-ce qui n'est pas langage et qui est moi, et qui distingue ma position vis a vis de lui de ma position vis a vis de moi ?)
2-Pourquoi a-t-on tant besoin des autres ? ... Quels sont les rapports que j'entretiens avec autrui et qui me sont absolument indispensable, est-ce le bavardage quotidien, ou l'amour, ou la confrontation ? qu'est-ce que l'instinct gregaire ? est-ce moi ? est-ce choix ?
Le solipsisme, c'est se croire seul, comme dans un rève, seule conscience à l'origine de toute chose, d'autrui en particulier.
L'étymologie est évidente ... solus : seul, ipse : soi meme ...
A l'origine de cette engouement de jeunesse, une citation de Shopenhauer dans un manuel prepabac (...) qui me reste en mémoire sous la forme suivante : le solipsiste "c'est un fou incurrable enfermé dans un blockhaus imprenable".
Quand les philosophes en parlent, c'est pour en dire du mal, et du bien, mais qui ne mène à rien et qui est vite abandonné. C'est une impasse de la philosophie (existentielle).
C'est un bien mauvais point de départ pour parler de l'autre (de la forme d'autrui)... et en meme temps ce peut etre un point de repere pour juger toute philosophie qui parle de l'autre. La théorie qui reussira à nous sortir de ce mauvais pas, de la manière la plus élégante et la plus convaincante sera une "bonne" théorie.
Mais si la philosophie classique n'a pas reussi à obtenir d'autres choses que des positions de principes, elle a eu avec "L'etre et le néant" des résultats forts interressant ou autrui et soi se retrouvent : autrui fonde notre existence (soi), c'est dans le regard d'autrui que nous découvrons la preuve de notre existence ... La philosphie a parfois des détours ... Du meme coup, le preuve du soi necessite celle d'autrui, et selon une forme non classique (fausse classiquement) les deux se consolident.
Tout cela semble bien théorique, mais peu importe si les résultats sont interressants, et c'est le cas, car l'expérience de la découverte d'autrui et de soi dans l'interaction est loin de la théorie, elle est bien concréte et de l'ordre de celle que l'on peut avoir dans sa vie, pas trop tard, et qui nous font changer. (c'est étrange comme parfois la théorie la plus conceptuelle peut retrouver l'expérience existencielle la plus significative, est-ce parce que celui qui écrit la théorie est aussi un individu qui existe, et que l'un deteind sur l'autre, que l'un est la parodie de l'autre).
Je m'attacherai(s) bien plus à une preuve de l'existence d'autrui qu'à une preuve de l'existence de soi, non pas pour la preuve formelle/conceptuelle de la chose (ou les deux preuves se valent et ne valent pas l'évidence (bis)) mais parce qu'il est important de bien comprendre ce qu'est autrui, son essence, de prendre conscience pleinenement de son existence. Autrui est plus que cet objet dans notre regard, il est ce regard qui se pose sur nous et qui nous renvoie cette image de nous (celle d'un sujet objectivant l'individu devant lui, nous) [est-ce ce que Sartre disait ?], alors qu'il peut etre ce regard qui nous renvoie l'image d'un sujet (celui que nous sommes) peut-etre à la condition que nous ayons ce meme regard sur lui, celui de le considerer comme sujet. D'ou l'importance de l'empathie. D'ou une rupture avec la solitude existencielle : le fait incontournable qu'aucune théorie ne pourra dépasser, qui est premier !
Adultes, les philosphes/penseurs/psychologues (?)/écrivains sont souvent d'accord pour affirmer avec force, l'importance d'autrui dans la prise de conscience de sa propre existence non comme objet mais comme sujet, comme si la preuve intime de l'existence d'autrui était nécessaire à la découverte de sa propre existence. Mais c'est oublier que la decouverte de sa propre existence se fait jeune enfant (vers 10 ans ?) alors que la découverte de l'existence d'autrui se fait beaucoup plus tard (20 ans ?). Par la suite, il se peut effectivement, que la preuve intime de l'existence d'autrui, non comme objet mais comme sujet, consolide la preuve de sa propre existence, provoque de nouveaux surgissements de cette prise de conscience. Mais pour revenir à l'enfance, et à la decouverte de soi, dans un premier mouvement la prise de conscience de notre propre existence nous plonge dans une solitude qui ne nous lachera plus, la solitude existentielle , mais dont on ne sentira la pesanteur et les effets que bien plus tard, pour un temps, jusqu'au second temps de cette histoire, c'est une solitude doree : on est seul, mais seigneur d'un royaume a decouvrir ! ; dans un second mouvement la prise de conscience d'autrui peuple notre solitude d'autres solitudes, c'est l'heure des choix : continuer a vivre dans une solitude dorée qui oublie l'autre, ou choisir d'entreprendre une lutte incessante pour diminuer la distance entre nos solitudes, c'est la solitude-malgre elle qui nous pousse vers autrui, au risque de nous perdre.
Hegel, avant Sartre, enonce l'importance d'autrui dans la decouverte
de sa propre existence, dans la prise de conscience de sa propre existence.
C'est dans la lutte pour la reconnaissance (que nous offrira autrui ? comme
chez Sartre) que la conscience de soi peut naitre. Les consciences humaines
ne s'elevent à la conscience d'elles-memes que si elles se presentent
l'une a l'autre dans une sorte de ceremonial de reconnaissance, qui n'est
, selon Hegel, ni la sympathie, ni l'amour, mais le combat a mort. C'est
à dire, en montrant aux autres et à soi-meme que l'on ne
tient pas à la vie, en prenant autrui comme temoin de la possibilite
que je suis de mourir, autrui etant le seul a pouvoir en attester, moi
je ne peux.